Le Programme de préparation du Sénégal au Fonds Vert Climat (FVC) a été lancé lundi à Dakar, par la secrétaire générale du ministère de l’Environnement et du Développement durable, Ramatoulaye Dieng Ndiaye.
« La rencontre qui nous réunit aujourd’hui vous permettra de vous familiariser avec les activités de préparation pour l’accès à ce fonds, mais aussi de voir comment contribuer à l’objectif de ce système financier, le changement de trajectoire pour accroître la résilience du Sénégal, de ces communautés et territoires, avoir une stratégie sobre en émissions mais favorables à la croissance économique », a expliqué Mme Ndiaye qui ouvrait l’atelier de lancement.
Le Fonds Vert Climat est un mécanisme financier mis en place par la Convention Cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) pour accompagner l’Accord de Paris visant à financer la transition des pays en développement. Ainsi un engagement financier des pays développés à hauteur de 100 milliards de dollars est attendu d’ici 2020, à partir des sources publiques et privées pour le financement des projets d’atténuation et d’adaptation dans les pays en développement.
Ce fonds devra être, indique-t-on, le principal mobilisateur du financement public comme privé de la lutte contre le changement climatique, tout en promouvant un changement de paradigme dans les trajectoires de développement, et en modifiant en profondeur les modes opératoires de financement du climat.
L’accès aux financements du Fonds vert constitue un levier pour accroître encore l’impact des actions des pays développés dans les pays en développement et soutenir l’implication du secteur privé dans l’émergence de modèles de développement plus résilients aux effets du changement climatique.
A l’heure actuelle, le FVC n’est capitalisé qu’à hauteur de 10,1 milliards de dollars pour la période 2015-2018, avec seulement 2,2 milliards de dollars engagés entre 2015 et 2017 pour l’exécution de 43 projets.
« Au regard des objectifs à atteindre à travers la mise en œuvre de ce fonds, à savoir accompagner la mise en œuvre des contributions nationales et le changement d’échelles des projets et programmes dans le cadre des changements climatiques, une revisite des procédures nationales d’élaboration et d’exécution des projets environnementaux s’imposent. Pour cela, un accompagnement des unités nationales dédiées, est requis ».
« Il est donc nécessaire que ces pays soient appuyés davantage pour renforcer leurs capacités à faire des produits de qualité, à accéder et à utiliser les ressources du fonds afin d’élaborer des projets éligibiles qui répondent aux critères et normes fiduciaires du fonds Vert Climat et participent à un impact effectif sur la lutte nationale contre les changements climatiques », a indiqué Ramatoulaye Dieng Ndiaye.
Elle a souligné que le Sénégal a soumis son programme readiness et obtenu une première subvention pour sa mise en œuvre. Ce premier programme porte sur deux composantes majeures à savoir : le renforcement des capacités de l’Autorité nationale désignée (AND) afin de lui permettre d’assumer ses fonctions et organiser les interactions entre les pays et le FVC sur la base du programme pays.
Selon Dr Azize Touré, directeur du Centre de suivi écologique (CSE), c’est « pour permettre aux pays en développement de créer ces conditions que le Fonds Vert pour le Climat a mis en place son programme de préparation. Les pays peuvent ainsi mobiliser jusqu’à un million de dollars par année pour renforcer les capacités de l’Autorité nationale désignée, élaborer un programme-pays, accompagner l’accréditation d’institutions nationales, ou encore faciliter le partage d’expériences.
TE/od/APA