Le défi du changement climatique est devenu une préoccupation majeure de toute la communauté
internationale au regard de son influence sur le système climatique et l’écosystème terrestre. Ainsi,
limiter la hausse de température global en deçà de 2°C voir 1,5°C est l’objectif défini dans l’Accord
universel de Paris. Pour atteindre cet objectif, un appui financier et technique est requis pour permettre
aux pays en développement, d’évoluer vers une économie plus sobre en carbone et résilient au climat.
La finance climat constitue l’un des aspects les plus importants pour faire face aux effets néfastes des
changements climatiques. En effet, c’est un catalyseur essentiel des efforts menés dans les pays en
développement en général et en particulier dans les pays les moins avancés (PMA). C’est pourquoi, dans
le cadre des négociations sur le climat, la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements
Climatiques (CCNUCC) a créé le Fonds Vert Climat (FVC) lors de sa session tenue à Cancun en
décembre 2010 avec comme mandat, la promotion d’un développement à faibles émissions et résilient
au changement climatique dans les pays en développement. Au même titre que le Fonds d’adaptation,
le FVC dispose d’une modalité d’accès direct à travers laquelle les institutions accréditées, peuvent
directement solliciter un financement. C’est ainsi que le Centre de Suivi Ecologique (CSE) et La Banque
Agricole (LBA) ont été accrédités, comme entités nationales de mise œuvre pour l’accès direct au FVC.
Elles appuient les porteurs de projets à concevoir et à exécuter des activités répondant aux critères
d’éligibilité au FVC et contribuer ainsi à la mise en œuvre de la Contribution Déterminée au
niveau National (CDN).
Dans le cadre de son engagement auprès du Fonds Vert pour le Climat (FVC), le Sénégal a mis en place
son Autorité Nationale Désignée (AND) en 2015 et a déposé une première requête pour bénéficier du
programme de soutien préparatoire (Readiness) en 2016. Ce dernier est un appui institutionnel du FVC
destiné au renforcement des capacités institutionnelles et techniques des parties prenantes des pays en
développement et leur préparation à la mobilisation des ressources climatiques. Cette première
subvention a permis l’élaboration du Programme-pays 2018-2030, en adéquation avec les priorités
nationales déclinées dans les documents de politiques et de stratégies nationales (le Plan Sénégal
Emergent (PSE), la Contribution Déterminée au niveau National (CDN).
Le Programme-pays constitue le cadre d’interaction du Sénégal avec le FVC et regroupe tous les projets
potentiellement finançables à travers les ressources du FVC. Cette subvention a aussi permis la mise en
place d’un cadre national de suivi et l’application d’une procédure de non-objection à toutes les
demandes de soumissions. De plus, les parties prenantes nationales ont été sensibilisées sur la nécessité
de développer des projets intelligents et résilients au changement climatique.
S’inscrivant dans cette dynamique de renforcement des capacités nationales à traduire les priorités
identifiées dans le Programme-pays en projets de haute qualité, le Sénégal a bénéficié en février 2020
d’un second Readiness du FVC pour le développement d’un portefeuille de projets sobres en carbone et
résilients au climat impliquant fortement le secteur privé national.
La Banque Agricole (LBA), partenaire de L’Etat du Sénégal dans le financement des chaines de valeur
agricoles et seconde entité du pays accréditée au FVC pour l’accès direct après le CSE, a été désignée
comme Delivery Partner (DP) de ce Readiness, en charge de la coordination et la gestion administrative
et financière du programme sous la supervision technique de l’AND du Sénégal.
Les activités retenues dans ce Readiness sont mises en œuvre techniquement par la Direction de
l’Environnement et des Etablissements Classés (DEEC), Autorité Nationale Désignée sous la
supervision du cadre national du Fonds Vert pour le Climat.
L’exécution efficiente de ce programme permettra l’atteinte de trois résultats majeurs que sont :
a) Résultat 1 : les capacités institutionnelles des acteurs sont renforcées et des mécanismes de
gouvernance et de coordination de l’action climatique et du financement sont mis en place ;
b) Résultat 2 : l’accès direct au financement climatique est promu à travers l’accréditation
d’entités nationales au FVC ;
c) Résultat 3 : les compétences et stratégies pour l’accès à la finance climat sont renforcées et un
portefeuille de projets résilients au changement climatique est développé.
L’un des défis majeurs devant concourir à l’atteinte des résultats 1et 3 est de parvenir à une meilleure
compréhension des possibilités et mécanismes de la finance climatique et permettre aux acteurs
nationaux de saisir toutes les opportunités leur permettant d’accéder à ces fonds.
Une bonne maitrise des concepts, des enjeux et défis liés à la finance climatique au niveau national sont
nécessaires pour atteindre les objectifs et engagements climatiques. Au Sénégal, les acteurs, au niveau
central comme local, disposent d’informations et parfois de connaissances très limitées sur le
changement climatique et les mécanismes de financement de son action. Cette situation est encore plus
alarmante pour les décideurs politiques, qui ont un rôle important à jouer dans la définition et la mise
en œuvre des politiques publiques. Il en est de même des acteurs des médias qui doivent servir de
véhicule de transmission de l’information sur le climat et les engagements pays. A ce niveau, la
formation, la sensibilisation et le partage de l’information sont des axes d’intervention pertinents à
développer pour toutes les catégories d’acteurs concernés.
Dans le cadre de la mise en œuvre de ce second Readiness, les parlementaires, les élus locaux et les
acteurs des médias ont été identifiées, comme parties prenantes devant faire preuve d’une mobilisation
exceptionnelle, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de Paris, par des engagements, en faveur
de la lutte contre les changements climatiques. Ils doivent accompagner et compléter les actions des
États à travers la sensibilisation et la vulgarisation des outils innovants climatiques existants.
Pour cette raison, la DEEC, avec l’accompagnement de la Cellule Communication du Ministère de
l’Environnement et du Développement durable (MEDD), point focal climat et l’appui de LBA, organise
une session de sensibilisation et de renforcement des capacités des parlementaires, des élus locaux et
des acteurs des médias sur le changement climatique et le Fonds vert pour le climat, assortie d’un
développement d’outils et d’instruments de communication à l’attention des cibles.
OBJECTIF DE L’ATELIER
L’objectif de cet atelier est de renforcer les capacités des parlementaires, des élus locaux et des acteurs
des médias sur le changement climatique et le Fonds vert pour le climat et développer des outils et des
instruments de communication pour maintenir leur sensibilisation. Ceci à travers l’organisation de trois
(03) ateliers d’une journée par cible. Plus spécifiquement, il s’agira de :
Comprendre le changement climatique : ses fondements scientifiques et ses impacts sur la
durabilité des secteurs productifs de l’économie nationale et le développement durable ;
Présenter les grandes orientations de la CDN du Sénégal, le Programme Pays du FVC et les
engagements pays en matière climatique ;
Présenter le cadre national de la gouvernance climatique, le portefeuille de projets et la stratégie
de mobilisation de financement climat ;
Introduire la finance climatique et ses différents mécanismes ;
Présenter le Fonds Vert pour le Climat, ses instruments financiers, ses modalités d’accès et les
types de projets financés ;
Présenter les opportunités de l’accès direct : retours d’expériences sur le processus
d’accréditation, les leçons apprises et les enjeux et opportunités de l’accréditation de LBA et
du CSE pour la mobilisation de financement climatique ;
Présenter le second Readiness du Sénégal : Objectifs, niveau de mise en œuvre et
perspectives dans le développement de projets climat ;
Outils et instruments pour une sensibilisation soutenue des acteurs sur le changement climatique
et la mobilisation de financement climat ;
Quel plaidoyer des parlementaires, des élus locaux et des acteurs des médias pour un
investissement fort en faveur du climat, particulièrement le secteur privé national.
L’organisation de la formation et le développement des supports associés seront placés sous la
responsabilité de l’AND accompagnée par la Cellule Communication du MEDD. Des contributions sont
attendues du Groupe Finance du COMNACC et les unités communication du CSE et de LBA.
Les différentes communications proposées seront animées par des experts ciblés avec une forte
interaction, permettant des échanges entre les formateurs et les participants.
Sous le contrôle de la Cellule Communication du MEDD, des outils et instruments de capitalisation, en
ligne avec le plan de communication défini dans la stratégie de communication, seront développés à
l’attention des parties prenantes pour renforcer la sensibilisation au niveau national sur le changement
climatique et la finance climat